La randonnée à cheval serait réservée aux beaux jours ? Ce serait passer à coté du ✨ charme des randonnées en hiver ✨qu'Arthur Clavel nous dépeint.
L’hiver est ma saison préférée. Ce qui la rend intéressante c'est de devoir penser à tout (cheval, soi, matériel, météo, itinéraire...), de ne rien laisser au hasard.
La préparation est cruciale : penser le trajet en fonction du terrain, repérer les points d’eau et les abris, anticiper la météo, imaginer des plans B. Il faut une vraie connaissance des chevaux, du calme, de la manoeuvrabilité : revoir ses plans, rebrousser chemin, improviser une halte quand le terrain se gâte.
𝗟’𝗵𝗶𝘃𝗲𝗿 𝗿𝗲́𝗰𝗼𝗺𝗽𝗲𝗻𝘀𝗲 𝗰𝗲𝘂𝘅 𝗾𝘂𝗶 𝗽𝗿𝗲́𝗽𝗮𝗿𝗲𝗻𝘁, 𝗼𝗯𝘀𝗲𝗿𝘃𝗲𝗻𝘁 𝗲𝘁 𝗱𝗲́𝗰𝗶𝗱𝗲𝗻𝘁 𝗮𝘂 𝗯𝗼𝗻 𝗺𝗼𝗺𝗲𝗻𝘁.
Le cheval doit être bien dans sa tête, calme, patient, capable d’attendre sans stress sous la pluie et le vent. En hiver, tout fait du bruit : les bâches claquent, les branches grincent, les feuilles volent. La désensibilisation est essentielle. On lui apprend à rester tranquille sous une bâche tendue entre deux arbres, à ne pas s’inquiéter du matériel, à faire confiance. 𝗨𝗻 𝗰𝗵𝗲𝘃𝗮𝗹 𝗰𝗮𝗹𝗺𝗲 𝗲𝘁 𝗰𝗼𝗻𝗳𝗶𝗮𝗻𝘁, 𝗰’𝗲𝘀𝘁 𝗹𝗮 𝗰𝗹𝗲́ 𝗱’𝘂𝗻𝗲 𝗿𝗮𝗻𝗱𝗼𝗻𝗻𝗲́𝗲 𝗿𝗲́𝘂𝘀𝘀𝗶𝗲.
Et il y a la gestion du froid, de l'humidité, de la pluie… ça use vite. Il faut apprendre à se sécher, à protéger ses affaires, à trouver du confort avec peu. Les sacs étanches sont des alliés, les vêtements en laine, les couches techniques font la différence. Une bâche bien tendue, un feu allumé à temps, un rien peut tout changer. On apprend vite à économiser la chaleur, à ranger malin, à improviser des solutions pour que tout reste au sec : chevaux, matériel et cavaliers. 𝗟’𝗵𝗶𝘃𝗲𝗿 𝗲𝘀𝘁 𝘂𝗻𝗲 𝗲́𝗰𝗼𝗹𝗲 𝗱’𝗼𝗿𝗴𝗮𝗻𝗶𝘀𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗲𝘁 𝗱𝗲 𝗱𝗲́𝗯𝗿𝗼𝘂𝗶𝗹𝗹𝗮𝗿𝗱𝗶𝘀𝗲. Il oblige à faire preuve d’ingéniosité, à inventer son confort avec pas grand-chose. Chaque jour, on prend plaisir à découvrir jusqu’où aller. C’est un engagement qui apporte une chose rare : l'impression d’être à sa place, pleinement, dans la vraie nature.
L'hiver apporte aussi la beauté simple de certains moments : le café qui chauffe sur le feu au petit matin, la brume qui s’accroche encore aux arbres, les chevaux qui broutent tranquillement avec de la vapeur qui monte de leurs flancs chauds. Le bruit des sabots sur la terre dure, la lumière dorée du midi, le feu du soir, le repas chaud, la fatigue douce. Les vêtements qui sèchent lentement, les visages rougis par le froid, le silence du bivouac. Des instants vrais et profonds.
L’hiver n’est pas repli mais réflexion, précision. Il récompense la justesse. Il forge les cavaliers et unit les chevaux. Et quand le jour se lève sur un matin froid, que la brume flotte au-dessus du pré et que les chevaux attendent calmement, on comprend pourquoi on y retourne chaque année.
Parce qu’en hiver tout est plus brut, plus vrai ❄
️

