Rando à cheval en solo

préparer le parcours et respecter le cheval

· Randonnée,Matériel

Organiser une randonnée à cheval demande de la préparation, surtout si tu dois tracer ton itinéraire toi-même. La première chose est de bien choisir ta zone de rando en fonction de ton niveau et celui de ton cheval, et aussi de la durée que tu envisages. Perso, j’ai toujours commencé avec des boucles d’un à trois jours, histoire de s’habituer sans aller trop loin.

Le tracé

Fixe toi des objectifs réalistes! Quand tu planifies ta distance journalière, un point essentiel à prendre en compte, surtout en solo et en autonomie, est que tu ne fais quasiment que du pas. Le cheval avance à une vitesse moyenne assez lente, entre 4 et 6 km/h, parce que tu dois le préserver et que tu fais beaucoup d’arrêts pour qu’il puisse brouter et se reposer.

Bien surveiller les courbes de dénivelé sur ta carte. Parfois, certaines montées ou descentes sont trop raides pour ton cheval, surtout s’il est chargé ou fatigué. Regarder le profil du terrain et éviter les passages trop abrupts peut vraiment faire la différence pour son confort et sa sécurité.

Eviter au maximum les routes, surtout les voies rapides où la vitesse dépasse les 70 km/h. C’est dangereux pour toi et ton cheval, et ça peut vraiment stresser ton compagnon. Cherche plutôt les chemins de campagne, sentiers forestiers ou petites routes peu fréquentées. Si tu dois absolument traverser une voie rapide ou une autoroute, prends le temps de repérer à l’avance des ponts ou tunnels qui te permettront de passer en sécurité, ça limite beaucoup les risques.

Construire un itinéraire qui tienne compte des endroits où ton cheval pourra manger, boire, et où tu pourras bivouaquer. Pour définir mon tracé, j’utilise souvent l’application Iphigénie qui donne accès aux cartes IGN détaillées, avec les chemins accessibles aux chevaux, les points d’eau, et les zones protégées à éviter.

La nourriture et l'eau

La nourriture est un point crucial : ton cheval se nourrit essentiellement de ce qu’il trouve sur place. Il faut prévoir des haltes régulières. Un cheval ne doit pas passer plus de deux heures sans manger. L’itinéraire doit donc être organisé pour lui permettre de brouter et boire souvent.

Si tu bivouaques, il te faudra une source d’eau pour ton cheval (tes quelques litres ne suffiront certainement pas!!). Cette source doit être accessible à pied, pas trop près du bivouac pour éviter les insectes et animaux sauvages. L’idéal, c’est une source à une à deux minutes de marche. Tu peux aussi repérer des habitations où demander un sceau d’eau pour ton cheval avant la nuit.

Et n’oublie jamais : si un endroit est bon pour ton cheval, alors il est bon pour toi.

L'imprévu

Avant de partir, préviens une personne de confiance de ton itinéraire exact, et tiens-la au courant si tu modifies ta route en cours de rando. Ça peut paraître basique, mais c’est une sécurité indispensable quand tu pars seul.

L’itinéraire va rarement se dérouler comme prévu. Tu peux tomber sur un chemin barré, la météo peut changer, ton cheval peut fatiguer plus vite que prévu… Il faut prévoir des alternatives, savoir t'orienter avec ta carte ou ton appli, et rester flexible.

Et si tu peux, intègre dans ta route des passages par des villages ou hameaux, pour pouvoir demander de l’eau ou un coup de main en cas de besoin. Les habitants sont souvent très accueillants avec les cavaliers en rando.

Une petite anecdote m’a bien fait comprendre qu’en randonnée, il faut toujours rester sur ses gardes : un soir, pendant que je retapais le paddock électrique, j’avais laissé ma jument brouter tranquille. Elle en a profité pour faire sa propre balade nocturne... et moi, j’ai du courir pieds nus dans le noir pendant dix minutes pour la rattraper ! Autant dire que même après des années à randonner ensemble, elle me teste encore.

Et pour être plus à l'aise en rando, je recommande un peu de topographie pour apprendre à bien lire les cartes, un stage de maréchalerie pour savoir enlever un fer si jamais, et un stage de soins équins pour détecter rapidement tout problème chez ton cheval.

Conclusion

En résumé, pour réussir une randonnée à cheval, prépare un itinéraire adapté à la vitesse réelle du cheval qui respecte ses besoins en alimentation et en eau, reste flexible face aux imprévus et préviens quelqu’un de confiance qui sache ce que tu fais en cas de besoin.

Si rien ne se passe jamais vraiment comme prévu pendant une rando, c’est justement ça qui fait toute sa beauté. Chaque détour, chaque imprévu devient une histoire à raconter, un moment unique partagé avec ton cheval. Finalement, c’est cette liberté, cette connexion avec la nature et ton compagnon qui rendent l’aventure si précieuse. Alors, quoi qu’il arrive sur le chemin, savoure chaque instant, car c’est là que réside la vraie magie de la randonnée équestre.