Comment préparer la sécurité

· Randonnée,Balade

Sur plusieurs jours en randonnée équestre l’imprévu est certain et c’est ce qui met à l’épreuve la relation entre le cavalier et son cheval.

Car on y croise bien plus qu’un vélo ou un chien. Ce peut être un chevreuil qui bondit d’un fossé, un sanglier qui traverse en trombe. C’est un troupeau de vaches qui se met à courir à votre approche, des moutons qui déboulent, des chiens de berger qui s’agitent pour le troupeau. Sur un chemin de campagne, c’est un tracteur, une moissonneuse ou un quad qui surgit dans un nuage de bruit et de poussière. Dans la montagne, c’est un éboulement qui résonne, un pont métallique qui tremble, un tunnel sombre à franchir. Parfois, ce sont vos propres affaires : une sacoche qui tape, une casserole qui tombe du bât, une tente qui s’envole sous une rafale, ou le feu de camp qui crépite un peu fort. Il y a aussi le ciel : l’orage brutal, la pluie battante, le vent qui fait claquer les branches.

🗝️ La clé c’est de se préparer avant pour réagir au mieux pendant.

Avant le départ, on peut travailler la « désensibilisation » du cheval : aux grands gestes ou aux bruits soudains. Il s’agit de multiplier les situations étranges « à la maison », dans un cadre familier pour qu’elles deviennent banales en dehors.

On peut aussi habituer le cheval à rester à l’attache, même quand les autres bougent et que ça s’agite autour.

On peut aussi « travailler » la chute avec le cheval pour que celui comprenne qu’il ne doit pas fuir si le cavalier tombe, mais rester et si possible revenir.

A pied aussi, on peut « construire le contrôle » : reculer, céder les hanches, marcher connecté. Ces “boutons de sécurité” sont indispensables une fois en route.

Quand l’imprévu surgit en situation, tout se joue en quelques secondes et tout est plus simple quand vous êtes préparé.

Le cheval sursaute ? Respirez, gardez vos gestes lents, redonnez-lui une tâche simple : reculer d’un pas, attendre, céder.

Face à un obstacle effrayant ? Ne forcez pas : laissez-le regarder, souffler, puis proposez calmement.

Devant un engin agricole ou une moto, placez-vous à son épaule, gardez la longe ou les rênes ajustées, et accompagnez son regard jusqu’à ce que la machine passe.

Dans un passage étroit ou un pont qui résonne, avancez pas à pas, encouragez, récompensez le moindre progrès.

La sécurité ne se résume pas à un casque ou une tenue adaptée, même si casque, équipement correct et visibilité (gilet réfléchissant si besoin) sont indispensables. C’est surtout une préparation patiente et une attitude au moment juste. Parce qu’un cheval préparé et un cavalier calme transforment la panique en simple surprise, et l’imprévu en souvenir de voyage.

C’est là que naît la vraie randonnée : quand le cheval, compagnon de voyage et de route, fait confiance, reste connecté et avance à vos côtés. Peu importe alors ce qui surgit sur le chemin 😎 🐴